Ménorragie

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Femme avec les mains au niveau de l'utérus

Les hémorragies génitales sont un des motifs de consultation les plus fréquents en gynécologie. Parmi ces hémorragies, on distingue notamment les ménorragies, qui concernent les patientes en âge de procréer et non enceintes puisque réglées. Les ménorragies sont fréquentes (1 femme sur 20 âgée de 30 à 49 ans consulte chaque année). Il s'agit du trouble le plus fréquemment rapporté par les femmes. Anomalie du cycle menstruel, on vous en parle dans le détail tout de suite, dans cet article !

Ménorragie : à propos du cycle menstruel

Le cycle menstruel comprend l’ensemble des phénomènes génitaux préparant la femme à une éventuelle fécondation.

Le cycle menstruel commence à la puberté, c’est la ménarche et se termine à la ménopause.

Sa durée est d’environ 28 jours durant lesquels l’utérus et les ovaires fonctionnent de la même manière pour chaque cycle :

  • cycle ovarien : au 14ème jour, l’ovaire émet un ovocyte prêt à être fécondé ;
  • cycle utérin : au début du cycle ont lieu les règles encore appelées menstruations, puis la muqueuse utérine s’épaissit en vue d’une éventuelle grossesse.

Si l’œuf émis n’est pas fécondé, alors le cycle recommence avec l’arrivée des règles.

Les règles durent entre 3 et 6 jours et l'abondance entre 50 et 80 ml. Classiquement, les règles sont plus abondantes les 3 premiers jours et moins ensuite.

Ménorragies : qu’est-ce que c’est ?

Les ménorragies correspondent à une augmentation anormale de la durée, de l'abondance ou de la fréquence des règles.

Les ménorragies sont définies comme des saignements anormaux survenus en même temps que les règles. On distingue les ménorragies, saignements synchrones des règles, des métrorragies qui surviennent en dehors du temps de menstruations.

Les ménorragies peuvent être de plusieurs types :

  • les polyménorrhées : règles avec anomalies de la durée et de l'abondance ;
  • les hyperménorrhées : règles de durée normale mais trop abondantes ;
  • les macroménorrhées : règles trop longues mais d'abondance normale ;
  • les pollakiménorrhées : règles trop fréquentes avec des cycles trop courts.

Toute ménorragie nécessite une consultation chez un spécialiste gynécologue.

Causes de la ménorragie

Les causes de ménorragie peuvent être organiques ou fonctionnelles.

Les hormones

Les hormones « œstrogène » et « progestérone » contrôlent la croissance de l'endomètre et l'ovulation. Lorsque leur taux baisse, on observe l'apparition des menstruations. Mais, il arrive que l'ovulation ne se produise pas (cycle anovulatoire).

Dans cette configuration, l'endomètre continue à croître, jusqu'à ce que l'utérus reprenne ses contractions et l'expulse. Or un endomètre plus développé est plus long à éliminer, ce qui se traduit par des ménorragies. Les cycles sans ovulation sont fréquents au début de l'adolescence et en périménopause.

À noter : également qu'il peut y avoir fréquemment des cycles sans ovulation, au cours de l'adolescence ou de la périménopause.

Les autres causes possibles

Il peut s'agir de :

  • causes organiques :
  • des causes iatrogènes :
  • des anomalies de l'hémostase :
    • maladie de Willebrand ;
    • déficit du facteur XI ;
    • femme conductrice d'une hémophilie ;
    • maladie de Glanzmann et la maladie de Soulier (thrombopathies congénitales) ;
    • insuffisance hépatique ;
  • des causes fonctionnelles :
    • hyperœstrogénie liée à l'obésité ;
    • insuffisance lutéale ;
    • pré-ménopause ;
    • saignement lié à l'ovulation...

Il existe certains facteurs de risque à l'apparition de ménorragies : l'utilisation d'un dispositif utérin, les contraceptions orales en général, la prise de certains médicaments).

Diagnostic de la ménorragie

Différents examens, conduits par le gynécologue, permettront de comprendre la cause des ménorragies et de les traiter en conséquence. La première chose à faire est de déterminer s'il existe une grossesse ou non.

Une fois ce diagnostic écarté (ou confirmé et ayant reçu les soins appropriés), l 'évaluation des causes de ménorragie passe tout d'abord par un interrogatoire et un examen clinique (général et gynécologique).

L'examen clinique permettra de hiérarchiser les examens nécessaires à effectuer : bilan biologique, échographie pelvienne et vaginale, examens anatomopathologiques (frottis cervical, prélèvement de la paroi endométriale) et l'hystéroscopie, qui renseigne sur l'état de l'endomètre.

Le bilan de base comprend le dosage sanguin des béta-HCG et une échographie pelvienne et endo-vaginale. Une prise de sang est nécessaire à la recherche d’une anémie (saignements abondants), d’un syndrome inflammatoire ou d’un trouble de la coagulation.

Les examens complémentaires sont les suivants :

  • frottis du col utérin ou prélèvement d’une tumeur visible ;
  • hystéroscopie : exploration de la cavité utérine et des annexes à la recherche d’une tumeur ou d’une infection ;
  • scanner ou IRM : nécessaire au bilan d’un cancer de la région pelvienne.

À noter : l’ensemble des explorations d’imagerie gynécologiques doivent « respecter la pudeur de la patiente », précise une charte rédigée par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français.

Le traitement des ménorragies repose sur le traitement de sa cause. Dans tous les cas, un suivi gynécologique régulier est nécessaire.

Ménorragie : traitement

Une fois le diagnostic établi, on pourra mettre en place le traitement adéquat.

Si les ménorragies sont initiées par une autre maladie, c'est elle qu'il convient de traiter.

Dans le cas de ménorragies fonctionnelles ou iatrogènes, les traitements les plus usités sont :

  • les traitements hormonaux (hormonothérapie en comprimés, dispositif utérin avec progestatif, injection d'acétate de médroxy-progestérone),
  • des anti-inflammatoires non stéroïdiens,
  • des antifibrinolytiques.

En dernier recours, et dans des cas extrêmes où les traitements médicamenteux ne fonctionnent pas et où la qualité de vie est amoindrie, il est possible de se tourner vers des traitements chirurgicaux (hystéroscopie, ablation de l'endomètre, curetage, hystérectomie).

Bon à savoir : une supplémentation en fer peut être préconisée dans le cas d'une anémie.

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