La contraception hormonale orale
Les contraceptifs sont les différents moyens d'éviter une grossesse. Les plus répandus sont les contraceptifs hormonaux oraux, ou pilules.
Il existe deux catégories de pilules pour femme :
- les œstroprogestatives ;
- et celles sans œstrogènes.
Elles contiennent des hormones qui inhibent le cycle menstruel féminin. Le dernier né de la gamme est la pilule pour homme, encore peu connue.
La pilule, un moyen efficace
La pilule se présente sous la forme de plaquettes de 21 ou 28 comprimés, à prendre tous les jours à heure fixe. C'est un moyen de contraception très efficace qui présente un très bon indice de Pearl (0,30 %).
La pilule contient des hormones, progestérone et parfois œstrogènes. Elles bloquent le fonctionnement normal du cycle féminin, notamment l'ovulation et la nidation.
Il en existe une très grande variété, avec une dose plus ou moins importante d'hormones. Consultez votre gynécologue pour déterminer avec lui la pilule adaptée à votre organisme.
Important : hormis les problèmes d'oubli, la pilule est une méthode efficace.
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La pilule : répandue et accessible
La pilule est le moyen de contraception le plus répandu en France. La pilule est disponible sur ordonnance, et beaucoup sont en partie remboursées par la Sécurité sociale, et certaines entièrement.
De plus, pour aider les mineurs à accéder aux moyens de contraception :
- La pilule est prescrite et délivrée gratuitement dans les plannings familiaux. Dans ces centres, des personnes qualifiées sont là pour écouter et conseiller les mineurs ou les personnes en difficultés.
- Depuis 2013, la délivrance gratuite et anonyme pour les mineurs de la pilule peut également se faire en pharmacie. Cependant, elle se fait sur présentation d'une carte vitale et d'une ordonnance. Les frais de consultation du médecin généraliste en vue de se faire prescrire la pilule ne sont, eux, pas remboursés.
Bon à savoir : depuis le 28 août 2020 (décret n° 2020-1090 du 25 août 2020), les frais liés à la contraception des mineures de moins de 15 ans sont intégralement pris en charge par l’assurance maladie (jusque-là, cette gratuité ne concernait que les mineurs de plus de 15 ans). Depuis le 1er janvier 2022, la contraception est gratuite pour les femmes de moins de 26 ans (article L. 160-14 du Code de la sécurité sociale). L'Assurance maladie prend en charge à 100 % et sans avance de frais, le coût de la contraception et les actes qui y sont liés (une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques potentiels).
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Les grandes catégories de pilules
Les premières pilules étaient très fortement dosées en hormones. Aujourd'hui, les quantités d'hormones sont beaucoup plus faibles, mais variables selon les pilules. On parle de pilules minidosées et microdosées.
Il existe plusieurs types de pilules :
- Pilule œstroprogestative : contient des œstrogènes de synthèse et de la progestérone. Agit sur l'ovulation, la nidation et la glaire cervicale. Elle est déconseillée aux femmes qui ont certaines pathologies (hypercholestérolémie, hypertension, tabagisme, thrombose veineuse, valvulopathie avec des complications, migraines avec aura...).
- Pilule sans œstrogènes : contient uniquement de la progestérone. Agit sur l'ovulation, la nidation et la glaire cervicale. Elle est conseillée aux jeunes mamans. Il n'y a pas d'interruption entre les plaquettes, et pas d'hémorragies de privation.
- Pilule pour homme : exclusivement réservée aux hommes, elle est encore à l'étude et contient un dérivé de la testostérone.
À noter : si l'on considère que la vie humaine débute au moment de la fécondation, l'effet contragestif de la pilule (qui empêche la nidation de l'embryon) a un caractère abortif. Il renforce l'effet contraceptif proprement dit (qui empêche la fécondation).
Pilule : néanmoins quelques inconvénients
Certains femmes supportent mal certaines pilules. Elles se plaignent d'effets secondaires tels que la prise de poids, des migraines, des douleurs aux seins, de l'acné voire des chutes de cheveux.
Même s'ils sont rares, des effets secondaires plus graves peuvent survenir. Avant de prendre la pilule, consultez votre gynécologue, il pourra vous orienter vers la contraception qui correspond à votre santé et à votre mode de vie.
À l'arrêt de la prise de la pilule, la femme retrouve une fertilité normale au bout de quelques mois. Les cycles menstruels reprennent comme ils étaient avant la prise de la pilule, ils sont parfois donc irréguliers. Mais le fait d'avoir pris la pilule n'influe pas sur la fertilité de la femme.
Important : si les cycles redeviennent normaux au bout de quelques mois, la femme peut tomber enceinte dès l'arrêt de la pilule. Par ailleurs, en cas d'oubli de la pilule même un jour, ou de retard de plus de 12 h dans la prise de la pilule, une grossesse est possible.
Les risques de cancer liés à la pilule
Les contraceptifs oraux œstroprogestatifs sont associés à une augmentation du risque de cancer du sein (le risque diminue ensuite dans les 10 années suivant l’arrêt de la contraception).
Une augmentation du risque de cancer du col de l’utérus a également été retrouvée chez les utilisatrices de contraceptions orales, notamment pour les durées de prise prolongées (plus de 8 ans). Ces contraceptifs sont également un facteur de risque de cancer du foie.
Toutefois, ces risques sont à mettre en balance avec les effets protecteurs constatés sur le risque de cancers de l’endomètre et de l’ovaire.
Au final, la pilule serait impliquée dans la survenue de 600 cas de cancers du sein et du col de l’utérus par an et elle permettrait en parallèle d'éviter 2 500 cas de cancers de l’endomètre et des ovaires (source : CIRC. La fraction de cancers attribuables au mode de vie et à l’environnement en France métropolitaine 2018).
Bon à savoir : des chercheurs ont montré qu’il existerait une association entre le risque de survenue d’un cancer du sein et l'utilisation actuelle ou récente de contraceptifs hormonaux dans des proportions similaires, qu’il s’agisse d’un contraceptif oral combiné, d’un progestatif oral seul, d’un progestatif injectable, d’un implant progestatif ou un dispositif intra-utérin progestatif (source : Plos Medicine, 21 mars 2023).
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Contraception hormonale
Sommaire
- Principe de la contraception hormonale
- Méthodes de contraception hormonale
- Patch contraceptif
- Implant contraceptif