La contraception permet d'éviter une grossesse, mais elle n'est pas infaillible. La pilule du lendemain a été développée pour pallier les accidents de contraception, comme un préservatif qui se déchire ou un oubli de pilule. Prise dans un court laps de temps après l'accident, elle bloque l'ovulation et la nidation, et permet d'éviter une grossesse non désirée.
La pilule du lendemain bloque l'ovulation en cas d'urgence
La pilule du lendemain est une contraception d'urgence. Elle contient un progestatif de synthèse qui perturbe et/ou retarde l'ovulation, ce qui évite ainsi toute grossesse non désirée.
Article
La pilule du lendemain n'est pas une contraception régulière, et ne doit pas être utilisée comme telle. Elle ne remplace pas une contraception classique, et doit être réservée aux situations d'urgence :
- préservatif qui se déchire ;
- oubli de pilule contraceptive ;
- décollement du patch contraceptif ;
- perte de l'anneau vaginal, du diaphragme ou du stérilet ;
- rapport sexuel non protégé.
À noter : si l'on considère que la vie humaine commence lors de la fécondation de l'ovule, la pilule du lendemain agit à la fois comme contraceptif (qui empêche la fécondation) et comme contragestif (qui est un procédé abortif parce qu'il empêche la nidation de l'embryon).
Une pilule efficace si elle est prise très rapidement
L'efficacité de la pilule du lendemain est assez importante : son indice de Pearl s'élève à 2,7 %. Il est possible de la prendre jusqu'à 72 h après le rapport mal ou non protégé. Cependant, elle doit absolument être prise le plus tôt possible. En effet, son efficacité diminue très vite :
- 96,3 % d'efficacité dans les 24 premières heures ;
- 85 % entre 24 et 48 h ;
- 58 % entre 48 et 72 h ;
En cas de dépassement du délai de 72 h, il est possible de prendre la pilule du surlendemain, qui a une efficacité plus longue.
Important : la prise de la pilule du lendemain ne protège pas des rapports sexuels suivants. Par ailleurs, il convient de faire un test de grossesse 15 jours après le rapport, afin de vérifier l'efficacité de la pilule du lendemain.
En revanche, il est également possible d'envisager la pose d'un stérilet dans les cinq jours qui suivent un rapport sexuel non protégé. Non seulement son efficacité est supérieure à celle d'une pilule contraceptive, mais en plus il peut être maintenu en place et ainsi constituer une méthode de contraception continue. Autre point en faveur de la pose d'un stérilet en urgence : le stérilet en cuivre exerçant une action purement mécanique, il n'entraîne pas de nausées comme c'est généralement le cas avec la pilule du lendemain et les hormones qu'elle contient.
Pilule du lendemain : une sécurité facilement disponible
À part la possibilité de nausées et de vomissements, la pilule du lendemain ne présente pas d'effets secondaires notables. Elle est disponible en pharmacie sans ordonnance, et est gratuite pour les mineures. On peut également la trouver auprès des infirmières scolaires (collèges et lycées) et des plannings familiaux.
Depuis mai 2016, la notion de « détresse caractérisée » n'est plus nécessaire pour accéder à ce moyen de contraception d'urgence, et les infirmières scolaires sont autorisées à l'administrer aux élèves mineures et majeures. Néanmoins, la décision de délivrer cette contraception est précédée d'un entretien avec l'élève, destiné à évaluer l'urgence de la situation. Lors de cet entretien, l'accent est mis sur le fait que la pilule du lendemain ne constitue pas une méthode de contraception régulière et qu'elle peut ne pas être efficace dans tous les cas. L'élève est également informée que ce médicament ne peut pas lui être administré de manière répétée et que son usage ne doit pas être banalisé.
Par ailleurs, le décret n° 2019-112 du 18 février 2019 élargit les missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé. Ces services peuvent désormais assurer la délivrance de médicaments de contraception d'urgence aux étudiantes, mais aussi prescrire des moyens de contraception.
Bon à savoir : la pilule du lendemain est remboursée par la Sécurité sociale lorsqu'elle est prescrite par un médecin. De plus, depuis le 28 août 2020 (décret n° 2020-1090 du 25 août 2020), les frais liés à la contraception des mineures de moins de 15 ans sont intégralement pris en charge par l’assurance maladie (jusque-là, cette gratuité ne concernait que les mineurs de plus de 15 ans). Depuis le 1er janvier 2022, la contraception est gratuite pour les femmes de moins de 26 ans (article L. 160-14 du Code de la sécurité sociale). L'Assurance maladie prend en charge à 100 % et sans avance de frais, le coût de la contraception et les actes qui y sont liés (une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques potentiels).
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Contraception d’urgence
Sommaire
- Principe de la contraception d'urgence
- Pilules du lendemain ou du surlendemain