Malgré les précautions liées à la contraception, il arrive que certains « accidents » se produisent : oubli de pilule, accident de stérilet, etc.
L'implant, contraception de dernière génération, n'est pas exempt d'accidents. Comment fonctionne l'implant et que faire si l'on tombe enceinte avec un implant contraceptif ? Réponses maintenant.
Implant contraceptif : qu'est-ce que c'est ?
L’implant contraceptif (aussi connu sous le nom de Nexplanon) est un moyen de contraception sous la forme d’un petit bâtonnet souple, de la taille d’une allumette. Il s’agit simplement d’un petit réservoir qui va diffuser, directement dans le sang, une hormone progestative (la même que dans les pilules contraceptives).
Qu’est-ce qu’une hormone progestative ?
Pour rappel, l'hormone progestative a 3 effets distincts :
- bloquer l’ovulation ;
- épaissir la glaire cervicale pour que les spermatozoïdes ne puissent plus la traverser ;
- amincir l’endomètre (la paroi interne de l’utérus).
Comment se place un implant contraceptif ?
Comme son nom l’indique, l’implant sous-cutané s’insère sous la peau au niveau du bras (gauche si vous êtes droitière et inversement), un peu au-dessus du coude, et se pose par un médecin sous anesthésie locale au moyen d’un applicateur.
Avant la pose ou le retrait, le professionnel de santé (médecin ou sage-femme) vous prescrira une crème anesthésique pour que l'insertion se fasse sans douleur.
Une fois en place, l'implant est efficace pendant 3 ans. Le retrait se fait de la même manière, sous anesthésie locale, à tout moment et laisse une légère cicatrice. Par ailleurs, le retrait de votre implant contraceptif ne vous empêche pas d’en placer un nouveau plus tard.
Bon à savoir : comme il ne contient pas d’oestrogènes, l'implant a les mêmes avantages que la pilule sans oestrogènes ou ceux de l'injection contraceptive : idéal pour les fumeuses ou les femmes auxquelles les contraceptifs oestroprogestatifs sont contre-indiqués, car il a peu d'effets secondaires.
Quelle est l’efficacité d’un implant contraceptif ?
Bien que cette méthode contraceptive n’en soit qu’à ses débuts, elle présente déjà une efficacité de 95 %. Une fois inséré dans le bras de la patiente, l’implant est actif dans les 24 heures.
Est-ce que l’implant contraceptif bloque les règles ?
Les résultats du Nexplanon sur les règles changent d’une femme à l’autre.
Elles disparaissent totalement chez certaines femmes, et ce pendant toute la durée où l’implant sous-cutané est présent dans la peau du bras. C’est le cas de 20 à 30 % des femmes qui utilisent cette méthode de contraception.
D’autres femmes (la moitié) gardent leurs règles, mais la fréquence et l’intensité sont diminuées … ou augmentées.
Pour 10 à 20 % d’entre elles, l’utilisation de l’implant apporte des saignements fréquents, surtout dans les 6 mois qui suivent la pose.
Enceinte avec un implant contraceptif : causes possibles
Alors qu'il est aujourd'hui de plus en plus choisi comme moyen de contraception, des médecins constatent que des femmes tombent enceintes malgré leur implant.
Cependant, cette proportion de grossesses chez des femmes sous implant contraceptif (environ 5 %) s’expliquerait non pas par l'inefficacité de celui-ci, mais par d'autres raisons :
- un échec à cause de l’applicateur ;
- une conception antérieure à la méthode de contraception ;
- des implants moins efficaces chez la patiente épileptique.
Un faible risque d’échec à cause de l’applicateur
À cause de l'extrême précision du geste et de l'utilisation d'une aiguille pour implanter le bâtonnet sous la peau, il peut arriver que le Nexplanon ne s’insère pas dans le bras de la patiente mais reste dans l’aiguille sans que le professionnel de santé ne s'en rende compte. Ainsi les femmes ne sont pas protégées et courent le risque de tomber enceintes.
Une conception antérieure à la méthode de contraception
Certaines grossesses sont survenues chez des femmes qui étaient déjà enceintes avant d’avoir fait poser leur implant : elles s’étaient trompées sur la date de leurs dernières règles ou avaient omis de prendre des précautions contraceptives entre l’arrêt de leur contraception précédente et la pose de l’implant.
Des implants moins efficaces chez la patiente épileptique
Certaines grossesses sont survenues chez des femmes ayant un traitement au long cours notamment pour l’épilepsie : en effet, l’interaction entre certains médicaments anti-épileptiques et la contraception hormonale est connue pour avoir provoqué des grossesses sous contraceptif.
Bon à savoir : lors d'une grossesse et après un accouchement, l’implant est compatible avec l’allaitement. La quantité d’hormones qui passe dans le lait est infime, et ne met pas le bébé en danger.
L'implant sous-cutané et le DIU (dispositif intra-utérin) sont les deux formes de contraception réversible qui offrent la meilleure efficacité contraceptive et sans danger pour la grande majorité des femmes.
Pour pallier le problème des grossesses liées à une erreur d'insertion de l’implant, le dispositif est aujourd'hui radio-opaque, pour en vérifier l’insertion par radiographie.
Enceinte avec un implant contraceptif : les symptômes
Si vous êtes enceinte malgré la pose d’un Nexplanon, sachez qu’il existe des symptômes qui ne trompent pas :
- vos règles ont du retard. C’est souvent le premier signe qui interpelle les femmes enceintes de quelques jours voire quelques semaines ;
- vous ressentez une tension dans vos seins, une tuméfaction inhabituelle de votre poitrine ;
- vous remarquez des saignements au niveau de votre vagin. Ces petites taches apparaissent quand l’œuf fécondé s’accroche à la paroi utérine : il s’agit de saignements d’implantation.
Vous ressentez ces symptômes ? Achetez un test de grossesse en pharmacie. Si le test de grossesse est positif, rendez-vous en laboratoire pour une prise de sang. Les résultats confirmeront (ou non) votre grossesse. En France, un test de grossesse coûte entre 8 et 12 € en pharmacie. Le prix pour une prise de sang de grossesse monte lui à 18 €, mais est pris en charge à 70 % par la Sécurité sociale.
En France, un tiers des grossesses ne seraient pas prévues et 2 IVG (interruption volontaire de grossesse) sur 3 sont réalisées chez des femmes qui utilisaient un moyen de contraception. Une prise de contraception d’urgence empêche souvent une grossesse non prévue mais cette méthode a ses limites. Si vous êtes tombée enceinte avec votre pilule, un implant contraceptif sous-cutané ou un stérilet, n’hésitez pas à en parler avec un professionnel de santé (votre médecin ou votre gynécologue). Il examinera les options qui s’offrent à vous et vous donnera les informations sur les contraceptifs les plus adaptés à votre corps.
Bon à savoir : Une grossesse avec un contraceptif n’entraîne pas de risque de problèmes de santé ou de malformation ni pour la maman, ni pour le fœtus.
Implant : contre-indications et interactions
Les médicaments qui peuvent compromettre l’effet d’un implant de type Nexplanon sont les mêmes qui compromettent aussi les effets des pilules contraceptives :
- certains médicaments antiépileptiques (phénobarbital et autres barbituriques, phénytoïne, primidone, topiramate, vigabatrin, carbamazépine, felbamate, oxcarbazepine).
- un médicament psychostimulant, le modafinil.
- certains médicaments antituberculeux (rifabutine, rifampicine) ;
- certains antiviraux (antiprotéases) utilisés contre le VIH (amprenavir, ritonavir, nefinavir, efavirenz, neviratine) ;
- un antifongique (médicament contre les champignons) : griséofulvine ;
- le millepertuis, une plante médicinale parfois prescrite contre les troubles du sommeil.
Pour aller plus loin sur ce sujet :
- Quels sont les effets secondaires d'un implant contraceptif ?
- Vous préférez une contraception naturelle : quelle est leur fiabilité ?
- La pilule sans oestrogènes en détails.