Pilule de 3e génération

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plaquette pilule

Les pilules contraceptives combinées sont composées de deux dérivés de synthèse d'hormones féminines : un œstrogène et un progestatif. Elles sont classées en plusieurs générations selon l'évolution dans le temps de la nature du progestatif utilisé.

Les pilules de 3ème génération sont des pilules œstro-progestatives qui ont fait leur apparition dans les années 1990. Elles ont l'avantage de réduire certains effets secondaires de la contraception hormonale, mais elles sont aussi liées à un risque relativement élevé de formation de caillots sanguins (thrombose), qui limite leur utilisation. Le point dans notre article.

Pilule de 3ème génération : caractéristiques

Les pilules de 3ème génération sont composées d'un œstrogène minidosé : l'éthinylestradiol (15 à 40 µg/comprimé) et d'un progestatif qui peut être du désogestrel (150 µg/comprimé), du gestodène (50 à 100 µg/comprimé) ou du norgestimate (180 à 250 µg/comprimé).

Les comprimés d'une même plaquette peuvent avoir 1 ou 3 dosages en œstro-progestatifs différents (pilules monophasiques ou triphasiques). Les principales pilules de 3ème génération sont :

Composition (DCI) Nom commercial
 désogestrel + éthinylestradiol  Varnoline®, Cycléane®, Désobel®, Mercilon®.
 gestodène + éthinylestradiol   Mélodia®, Minesse®, Optinesse®, Meliane®, Carlin®, Harmonet®, Efezial®, Felixita®, Moneva®, Minulet®, Phaeva®, Tri-Minulet®, Perléane®.
 norgestimate + éthinylestradiol  Cilest®, Effiprev®, Triafemi®, Tricilest®.

Elles ont une efficacité contraceptive identique à celles des autres générations et sont, de plus, censées limiter certains effets secondaires dus à l'utilisation des contraceptifs œstro-progestatifs : prise de poids, acné, pilosité, nausées, douleurs mammaires...

Ces pilules peuvent être prescrites par des médecins (généralistes ou gynécologues) et des sage-femmes. Elles sont délivrées en pharmacie, uniquement sur ordonnance, mais aucune n'est remboursée par l'assurance maladie depuis 2013.

Risques liés à la pilule de 3ème génération

La contraception œstro-progestative peut être responsable de thrombose veineuse (6 cas pour 10 000 utilisatrices et par an) pouvant se compliquer en embolie pulmonaire, ou de thrombose artérielle (3 à 4 cas pour 10 000 utilisatrices et par an) pouvant provoquer un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde.

Ces accidents sont plus fréquents chez les femmes de plus de 35 ans, les femmes obèses et les fumeuses. Ils se produisent le plus souvent au cours de la première année d'utilisation et lors d'un changement de contraceptif ou de la reprise d'une pilule après un arrêt. 

Alors que dans la population générale, trois à quatre femmes en âge de procréer sur 10 000 sont victimes de thrombose chaque année, une étude montre que ce risque est multiplié par 6 avec une pilule de 3e ou de 4e génération, soit un risque de thrombose veineuse et de phlébite deux fois plus élevé que chez celles qui utilisent une pilule de 2e génération (le risque dépend principalement du type de progestatif contenu dans les pilules).

Cette constatation a entraîné l'arrêt de commercialisation de certaines pilules (Cycléane®, Cilest®, Effiprev®, Moneva®, Tricilest®, Felixita®...).

Bon à savoir : une étude montre qu’il existe une association entre le risque de survenue d’un cancer du sein et l'utilisation actuelle ou récente de contraceptifs hormonaux, dont les contraceptifs oraux combinés. Les risques relatifs augmentent d'environ 25 % (source : Plos Medicine, 21 mars 2023).

Pilule de 3ème génération : précautions d'emploi

Depuis 2012, afin de limiter ce risque, la Haute Autorité de Santé (HAS) et l'Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM) ont recommandé aux médecins de réduire leurs prescriptions, en première intention, des pilules de 3e et 4e générations. 

Les pilules de troisième génération sont aujourd'hui réservées aux femmes qui ne tolèrent pas les pilules de deuxième génération et qui ne sont pas éligibles à un autre moyen de contraception. Elles sont prescrites avec précaution, en tenant compte du rapport bénéfice/risque pour chaque utilisatrice.

Avant une première prescription, le médecin a le devoir de rechercher les facteurs de risque de thrombose contre-indiqués :

Il doit ensuite informer sa patiente des risques encourus et en expliquer les symptômes ainsi que les complications possibles. Chez les femmes ayant des facteurs de risque constituant une contre-indication, un autre mode de contraception peut être proposé.

En présence de tout signe clinique évocateur d'une thrombose, l'utilisatrice doit être amenée à consulter rapidement un médecin.

Ces pros peuvent vous aider