Les pilules contraceptives sont composées de dérivés synthétiques d'hormones œstrogène et/ou progestérone. Les pilules micro-dosées, appelées aussi pilules micro-progestatives ou micropilules, contiennent une très faible quantité d'un progestatif (dérivé de la progestérone) et aucun œstrogène. Elles possèdent un mode d'action et des indications qui les distinguent des pilules classiques œstro-progestatives. Voyons plus en détail les caractéristiques, les avantages et les inconvénients des pilules micro-dosées.
Bon à savoir : depuis le 28 août 2020 (décret n° 2020-1090 du 25 août 2020), les frais liés à la contraception des mineures de moins de 15 ans sont intégralement pris en charge par l’assurance maladie (jusque-là, cette gratuité ne concernait que les mineurs de plus de 15 ans). Depuis le 1er janvier 2022, la contraception est gratuite pour les femmes de moins de 26 ans (article L. 160-14 du Code de la sécurité sociale). L'Assurance maladie prend en charge à 100 % et sans avance de frais, le coût de la contraception et les actes qui y sont liés (une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques potentiels).
Pilule micro-dosée : principales caractéristiques
Les pilules micro-dosées se caractérisent par différents points :
Unique progestatif
Leur principe actif est un unique progestatif. Les différentes micropilules disponibles peuvent être composées de :
- lévonorgestrel dosé à 0,03 mg/comprimé (Microval®) ;
- désogestrel dosé à 0,075 mg/comprimé (Cérazette®, Antigone®, Clareal®, Lactinette®, Desopop®, Optimizette®).
Mode de fonctionnement
Les progestatifs utilisés agissent de plusieurs façons :
- ils modifient la glaire cervicale, ce qui empêche la progression des spermatozoïdes jusqu'à l'utérus ;
- ils atrophient la muqueuse utérine, qui devient impropre à la nidation de l'ovule ;
- ils peuvent dans certains cas bloquer l'ovulation, entraînant alors une absence de règles (le lévonorgestrel inhibe faiblement l’ovulation – moins de 50 % des cas – tandis que le désogestrel l'inhibe dans 97 % des cas).
Mode de distribution
Les pilules micro-progestatives sont conditionnées en plaquettes de 28 comprimés contenant tous le même dosage de progestatif. Elles sont, comme toutes les pilules contraceptives, délivrées uniquement en pharmacie et sur ordonnance médicale.
À noter : l'Assurance maladie les rembourse à 65 %, à l'exception de Cérazette® qui n'est pas remboursée.
Efficacité contraceptive
Quand elles sont utilisées correctement, leur efficacité contraceptive est identique à celle des pilules classiques : l'indice de Pearl (nombre de grossesses pour 100 utilisatrices pendant un an) de Cérazette® est de 0,14 et celui de Microval® est de 1,17.
Les échecs peuvent être dus à un oubli de prise ou à une interaction avec certains médicaments qui perturbent leur action (millepertuis, certains anticonvulsivants, antituberculeux, antifongiques ou antirétroviraux...).
Posologie
Pour assurer une sécurité anticonceptionnelle, la prise quotidienne de la pilule micro-progestative doit se faire en continu (sans arrêt entre deux plaquettes qui contiennent 28 comprimés) et à heure fixe. Si le décalage de prise est de plus de trois heures pour les pilules contenant du lévonorgestrel (Microval®) ou de plus de 12 heures pour les pilules contenant du désogestrel, il est nécessaire de suivre les indications recommandées en cas d'oubli de pilule ou de penser à la contraception d'urgence.
Bon à savoir : il ne faut pas confondre les pilules dites « micro-dosées » progestatives avec les pilules dites « mini-dosées » qui elles, sont œstro-progestatives.
Avantages des pilules micro-dosées
Contrairement aux pilules œstro-progestatives, les pilules micro-progestatives n'entraînent aucune augmentation du risque d'accidents cardiovasculaires. Néanmoins, en cas d'antécédent de troubles cardiovasculaires, un suivi médical est préconisé dans certains cas (HTA élevée ou pathologie vasculaire).
Source : HAS. Contraception chez la femme à risque cardiovasculaire. Fiche mémo mise en ligne le 17 sept. 2019.
Elles peuvent donc être indiquées en cas de contre-indication ou d'intolérance aux œstrogènes, en particulier :
- à la suite d'un accouchement après un délai de 3 semaines ;
- pendant l'allaitement (les progestatifs utilisés passent très peu dans le lait maternel) ;
- pour les femmes obèses ou fumeuses de plus de 35 ans ;
- en cas de certaines pathologies chroniques (hypercholestérolémie, hypertension, diabète...).
Elles peuvent aussi soulager certains troubles menstruels comme les douleurs, les migraines, les tensions mammaires ou des saignements trop abondants.
Pilule micro-dosée : risques et précautions d'emploi
Comme toutes les pilules contraceptives, les pilules micro-dosées ne conviennent pas à toutes les femmes. Elles doivent être prescrites après un bilan clinique et gynécologique et une surveillance médicale, avec examen des seins, de l'utérus et frottis vaginal, devra être ensuite réalisée à intervalle régulier :
- Elles sont contre-indiquées en cas d'antécédent d'accident thromboembolique veineux (phlébite, embolie pulmonaire), d'hépatite, de migraine intense avec aura, d'insuffisance hépatique, de certains cancers du sein, de l'utérus ou de l'endomètre, de kystes ovariens, de pancréatite aiguë, d'insuffisance rénale, d'hémorragies génitales inexpliquées ou d'hypersensibilité à un des composants du contraceptif.
- Leur principal inconvénient est de provoquer, chez certaines femmes, des saignements irréguliers et parfois une absence de règles (en particulier avec le désogestrel), ou des spottings (saignements peu abondants entre les règles). Ces effets sont généralement liés à une période d'adaptation normale de l'organisme lors des premiers mois de prise du contraceptif.
- Les autres effets indésirables, occasionnels et le plus souvent bénins, peuvent être l’apparition d’acné, une modification d’humeur, des nausées, des céphalées, des vertiges ou encore une prise de poids.
À noter : selon l'Institut national du cancer, les pilules microprogestatives pourraient faire augmenter le risque de cancer du sein et de l’utérus. Une autre étude montre que l'utilisation actuelle ou récente de contraceptifs hormonaux, dont les progestatifs oraux, augmenterait de 25 % en moyenne le risque de survenue d'un cancer du sein (source : Plos Medicine, 21 mars 2023).
En présence d'une contre-indication ou si les effets indésirables paraissent trop importants, il peut être nécessaire de s'orienter vers d'autres moyens de contraception.