Le déremboursement des pilules de 3ème et 4ème génération peut nous pousser à nous interroger sur les risques dus à la contraception.
Quels sont-ils et comment les évaluer ? Les réponses à vos questions dans notre astuce.
La pilule : des risques avérés
Le risque de thrombose est un effet indésirable bien connu, rare, mais potentiellement grave des contraceptifs oraux combinés : les pilules.
Risque de thrombose veineuse (ou phlébite)
Ce risque est de 0,4 % chez des femmes utilisant des contraceptifs oraux dits de :
- troisième génération, contenant du désogestrel ou du gestodène ;
- quatrième génération, contenant de la drospirénone.
Alors qu'il n'est que de 0,2 %, soit deux fois moins élevé, avec les contraceptifs oraux dits de deuxième génération, contenant du lévonorgestrel.
L'augmentation du risque thromboembolique veineux est plus élevée pendant la première année d'utilisation. Mais il faut savoir que pour les femmes non utilisatrices de pilules, l’incidence d'un accident thromboembolique veineux est d’environ 0,05 à 0,1 % et augmente à 0,6 % au cours de la grossesse.
Bon à savoir : dans 1 à 2 % des cas, les accidents thromboemboliques veineux sont d'évolution fatale.
Risque de thrombose artérielle (entraînant infarctus, AVC, etc.)
Toutes les pilules de deuxième, troisième et quatrième génération augmentent le risque de thrombose artérielle, mais toujours moins que la grossesse.
Quid des autres moyens de contraception ?
Le risque de thrombose veineuse est similaire à celui observé avec les pilules de 3ème et 4ème génération avec :
- l’anneau vaginal ;
- le dispositif transdermique (ou patch).
Par prudence, on considère que le risque de thrombose artérielle de ces dispositifs est similaire à celui des pilules.
L’implant sous-cutané, le stérilet hormonal, et la pilule uniquement progestative :
- peuvent être utilisés en cas d’antécédent de thrombose ;
- sont contre-indiqués par précaution en cas de thrombose en cours.
Évaluation du risque
Les facteurs de risque sont à considérer avant toute prescription d'un moyen de contraception.
Pour les thromboses veineuses, les facteurs de risque sont :
- l’âge supérieur à 35 ans ;
- l’obésité ;
- les antécédents familiaux de thrombose veineuse, ou l’existence de facteurs biologiques de thrombose veineuse.
Pour les thromboses artérielles, les facteurs de risque sont :
- l’âge supérieur à 35 ans ;
- le surpoids ;
- le tabagisme ;
- l'hypertension artérielle ;
- le diabète ;
- un taux de cholestérol et/ou de triglycérides élevé ;
- les migraines avec aura.
Dès qu'un moyen de contraception est prescrit, il est vivement conseillé d'être suivi par un médecin. Cette consultation de prescription et tous les soins qui sont liés à cette contraception sont pris en charge à 100 % jusqu'à l'âge de 25 ans, à compter du 1er janvier 2022 (sont concernées les pilules de 1re et 2e génération, les implants, les dispositifs intra-utérins et les diaphragmes).
Attention : n'arrêtez pas votre moyen de contraception avant de rencontrer votre médecin ou votre gynécologue pour en reparler. Le rapport bénéfice-risque des contraceptifs oraux reste malgré tout positif quelle que soit leur composition.
À noter : plusieurs études suggèrent que les femmes sous pilule combinée risqueraient moins d’être atteintes d’un cancer de l’ovaire ou de l’endomètre. Cet effet bénéfique se renforcerait avec la durée d’utilisation (la prise d’une pilule pendant 5 ans réduirait de 25 % le risque d’avoir un cancer de l’endomètre avant 75 ans.
Besoin de conseils ou d'infos supplémentaires ?
- Si vous vous posez des questions sur votre pilule contraceptive de 3ème ou 4ème génération, appelez le numéro vert de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé : 0800 636 636 (appel gratuit) du lundi au vendredi de 9 h à 20 h.
- Consultez notre page sur la phlébite.
- Si un contraceptif vous a été prescrit malgré vos antécédents et contre-indications, vous pouvez décider de porter plainte contre le médecin en question.
Bon à savoir : les méthodes pouvant être utilisées sans aucune restriction avec un suivi normal, quelle que soit la situation, sont les dispositifs utérins implantables (stérilet) au cuivre, ainsi que les méthodes barrières et naturelles.