Méthodes contraceptives : laquelle choisir ?

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Choisir sa méthode contraceptive

Comment choisir une contraception en phase avec sa vie ?

Les méthodes contraceptives sont variées, mais aucune n'est parfaite. Efficacité, contraintes d'usage, effets secondaires, irréversibilité : tous les moyens de contraception ont des désavantages.

Méthodes contraceptives : un choix de la femme ou du couple

Qui décide ? Première question à se poser.

  • Le choix de la méthode contraceptive n'est pas indifférent au couple. Il est toujours mieux qu'il soit une décision partagée : cela contribue à l'unité au sein du couple et fait partie de son intimité. De plus, l'efficacité de la contraception sera d'autant meilleure qu'elle sera portée à deux.
  • Indifférence de l'homme ou indépendance de la femme, ce sera alors à la femme seule de choisir et de tenir son choix en matière de méthode contraceptive.

Bon à savoir : le décret n° 2019-112 du 18 février 2019 élargit les missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé. Ces services peuvent désormais assurer la délivrance de médicaments de contraception d'urgence aux étudiantes, mais aussi prescrire des moyens de contraception.

L'efficacité des méthodes contraceptives

L'indice de Pearl mesure l'efficacité des méthodes contraceptives. Mais c'est un résultat théorique. Il faut le corriger par les chiffres réels.

Au final :

  • Les méthodes naturelles sont les moins efficaces. En fait, ce sont plus des moyens pour espacer les naissances que pour les éviter.
  • Le préservatif et la pilule sont des méthodes contraceptives efficaces, à condition de les utiliser avec rigueur.
  • Le stérilet et l'implant sont plus efficaces, mais moins facilement réversibles puisqu'ils nécessitent une intervention médicale.
  • La stérilisation est la méthode contraceptive la plus radicale, elle est irréversible.

Plus une méthode est efficace, plus elle sera invasive pour le corps, et moins elle sera réversible.

Mode d'action : comprendre les méthodes contraceptives

Chaque méthode a aussi son principe de fonctionnement. Pour bien choisir sa méthode contraceptive, il est recommandé de comprendre le moyen contraceptif en jeu.

  • Les méthodes naturelles, les préservatifs, les spermicides et la stérilisation empêchent la fécondation. Ce sont des moyens contraceptifs au sens propre du terme (ils s'opposent à la conception).
  • Les méthodes contraceptives intra-utérines (stérilet) et hormonales (pilule, anneau, patch, implant) bloquent ou limitent l'ovulation, et empêchent également la nidation au cas où il y aurait eu fécondation. La double action Contraception + Contragestion fait l'efficacité de ces moyens.

Bon à savoir : si l'on considère que la vie humaine apparaît dès la fécondation, les méthodes contragestives (qui empêchent la nidation de l'embryon) sont des moyens abortifs, par opposition aux moyens contraceptifs (qui empêchent la fécondation).

Les effets secondaires des méthodes contraceptives

Les méthodes naturelles sont les méthodes écologiques par excellence : aucun effet secondaire ! C'est leur force et la raison pour laquelle elles regagnent en popularité, en Amérique du Nord notamment.

En revanche, les méthodes naturelles de régulation des naissances sont à déconseiller pour les femmes à qui une grossesse ferait courir un risque pour leur santé. C'est notamment le cas des femmes qui doivent suivre des traitements médicaux incompatibles avec une grossesse.

Les méthodes mécaniques (préservatifs et diaphragme) sont également sans effet secondaire, d'autant qu'il existe des matériaux alternatifs au latex.

Les autres méthodes contraceptives (intra-utérines et hormonales notamment) ont des effets secondaires et des contre-indications qu'il faut connaître. Ces inconvénients sont le revers de leur efficacité.

Une étude montre qu’il existe une association entre le risque de survenue d’un cancer du sein et l'utilisation actuelle ou récente de contraceptifs hormonaux dans des proportions similaires qu’il s’agisse d’un contraceptif oral combiné, d’un progestatif oral seul, d’un progestatif injectable, d’un implant progestatif ou un dispositif intra-utérin progestatif (stérilet hormonal). Les risques relatifs augmentent d'environ 25 %.

Source : Plos Medicine, 21 mars 2023.

Les contre-indications des méthodes contraceptives

Vos antécédents médicaux sont particulièrement à prendre en compte dans le choix d'un mode de contraception : cholestérol et/ou triglycérides élevés, tension élevée ou basse, ovaires polykystiques, prédisposition à l'acné, troubles hormonaux...

Pour en savoir plus, la HAS (Haute Autorité de Santé) a réalisé une fiche mémo qui indique le niveau d’éligibilité de chaque méthode contraceptive en distinguant :

  • les méthodes utilisables sans aucune restriction avec un suivi normal ;
  • les méthodes pour lesquelles les avantages sont généralement supérieurs aux inconvénients (elles nécessitent cependant un suivi attentif) ;
  • les méthodes qui ne sont pas recommandées car les risques l’emportent sur les avantages (si aucune autre méthode appropriée n’est disponible ou acceptable, le suivi doit être particulièrement rigoureux) ;
  • les méthodes dont l’emploi expose à un risque pour la santé inacceptable, à ne pas utiliser.

À chaque renouvellement de prescription, les risques doivent être réévalués en fonction de la méthode de contraception choisie.

Les contraceptions orales combinées et, de façon plus générale, les méthodes œstroprogestatives ne doivent pas être utilisées en cas de présence, d’antécédent ou de traitement d’une thrombose veineuse profonde ou d’une embolie pulmonaire. Le stérilet hormonal et les pilules micro-dosées (sans œstrogènes) ne sont, eux, pas recommandés dans ces situations.

Bon à savoir : la pilule contraceptive (œstroprogestative) ne doit pas être utilisée pour les personnes ayant été opérées chirurgicalement et qui sont immobilisées.

De plus, les femmes présentant des risques cardiovasculaires doivent éviter les méthodes œstroprogestatives et les pilules sans œstrogènes. Ce type de contraception est donc contre-indiqué en cas de cardiopathie ischémique (ou d’antécédent de cardiopathie), d’antécédents d’AVC ou en présence de valvulopathie avec des complications.

Les personnes souffrant de migraines avec aura ou présentant un syndrome des anticorps antiphospholipides (dans le cadre d’un lupus érythémateux) ne doivent pas avoir recours à la pilule œstroprogestative.

Enfin, les femmes fumeuses âgées de plus de 35 ans ne doivent en aucun cas utiliser de contraception œstroprogestative si elles fument plus de 15 cigarettes par jour.

Source : HAS. Contraception chez la femme à risque cardiovasculaire. Fiche mémo mise en ligne le 17 septembre 2019.

Choisir sa méthode contraceptive en fonction de sa situation de vie

Il est recommandé de consulter un gynécologue, qui conseillera au mieux sur les méthodes contraceptives adaptées à chaque mode de vie.

Bon à savoir : depuis le 28 août 2020, la gratuité de nombreux actes médicaux liés à la prise d'un contraceptif, comme la consultation d'un médecin ou d'une sage-femme pour la prescription d'un contraceptif et les examens de biologie sont pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie pour toutes les mineures, quel que soit leur âge. Depuis le 1er janvier 2022, la contraception est gratuite pour les femmes de moins de 26 ans (article L. 160-14 du Code de la sécurité sociale). L'Assurance maladie prend en charge à 100 % et sans avance de frais, le coût de la contraception et les actes qui y sont liés (une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques potentiels).

Cependant, quelques conseils sont possibles :

Des relations sexuelles multipartenaires

Masculin ou féminin, le préservatif est le seul moyen de contraception qui protège des infections sexuellement transmissibles (IST).

En conséquence, le préservatif est le la seule méthode contraceptive compatible avec des relations sexuelles multipartenaires, en raison du risque sanitaire. Les autres moyens contraceptifs font en effet courir le risque de diminuer la vigilance en matière d'IST.

Bon à savoir : après un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) et compte tenu de la fréquence et de la gravité des pathologies concernées, depuis le 10 décembre 2018, les préservatifs masculins lubrifiés de la marque Eden (fabriqués par le laboratoire Majorelle), et depuis mars 2019 ceux de marque Sortez couverts ! (fabriqués par le laboratoire Polidis), sont remboursés à hauteur de 60 % par l'Assurance Maladie sur prescription d'un médecin ou d'une sage-femme (arrêtés du 21 novembre 2018 et du 14 février 2019). Ces préservatifs, vendus par boîtes de 12 au prix de 2 €, seront remboursés jusqu'au 1er mars 2024.

En couple stable

La question du choix de la méthode contraceptive se pose véritablement dans les couples stables, puisque le risque des IST est alors écarté.

Si l'on a eu plusieurs partenaires auparavant, il est conseillé d'utiliser des préservatifs au début de la relation, le temps de tester la présence d'éventuelles infections, avant de passer à une autre méthode.

Si votre couple est posé, la contraception doit être choisie en fonction de vos projets d'avenir :

  • Voulez-vous avoir des enfants dans un avenir proche ?
  • Êtes-vous prêts à accueillir un enfant s'il se présente de manière imprévue ?
  • Voulez-vous ne pas avoir d'enfants pendant quelque temps ?
  • Voulez-vous ne plus avoir d'enfants ?

Quoi qu'il en soit, faites attention à la réversibilité de votre choix.

Tableau comparatif des méthodes contraceptives en fonction des âges

Pour la majorité des contraceptions, il n'y a pas de contre-indication. Le signe - indique donc que la méthode est déconseillée mais pas impossible. Pour les adolescentes par exemple, les méthodes naturelles sont déconseillées, car elles requièrent une très bonne connaissance de son corps et de son cycle menstruel.

Certains contraceptifs sont utilisables par toutes les femmes, mais sont particulièrement recommandés pour certaines. Ceci est indiqué par un signe ++.

La ligature des trompes (ou la vasectomie, pour les hommes) est possible pour les couples ne voulant plus d'enfants. Le caractère irréversible de la méthode fait qu'elle est déconseillée pour les autres classes de femmes.

Les jeunes mamans qui allaitent encore, ou qui n'ont pas encore eu leur retour de couches, ne peuvent pas prendre n'importe quelle contraception. Le préservatif est en général le meilleur choix. Pour plus de renseignements, elles doivent discuter avec leur obstétricien ou leur gynécologue.

Notez par ailleurs que de nombreux gynécologues refusent de poser un stérilet, au cuivre ou hormonal, à une femme qui n'a jamais eu d'enfant (nullipare). Il n'y a pourtant pas de réelle contre-indication.

Bon à savoir : depuis le 28 août 2020 (décret n° 2020-1090 du 25 août 2020), les frais liés à la contraception des mineures de moins de 15 ans sont intégralement pris en charge par l’assurance maladie. Depuis le 1er janvier 2022, cette gratuité a été étendue aux femmes de moins de 26 ans. Cette gratuité concerne les consultations de médecins ou sages-femmes, les examens biologiques, les médicaments et les dispositifs contraceptifs pris en charge par l'assurance maladie (certaines pilules contraceptives, implants, stérilets, etc.). Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2023, les jeunes de moins de 26 ans, même les mineurs, peuvent obtenir des préservatifs masculins gratuitement en pharmacie.

  Adolescente, jeune femme célibataire Femme nullipare en couple Jeune maman Femme ayant des enfants Femme ne voulant plus d'enfants
Méthode Billings - ++ - + -
Méthode Ogino - ++ - + -
Méthode des températures - ++ - + -
Douche vaginale - + - + -
Coït interrompu - + - + -
Préservatif masculin ++ ++ ++ ++ ++
Préservatif féminin ++ ++ ++ ++ ++
Diaphragme - + + + -
Spermicides - + + + -
Stérilet en cuivre - - -- + +
Stérilet hormonal + + -- + +
Pilule contraceptive + ++ -- + ++
Pilule sans oestrogènes + + ++ + +
Anneau vaginal + + -- + +
Patch contraceptif + + -- + +
Implant contraceptif + + -- + +
Injection contraceptive + + -- + +
Pilule du lendemain + + - + -
Pilule du surlendemain + + - + -
Vasectomie - - - - +
Ligature des trompes - - - - +

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